31 décembre 2017

Une lettre de Hualien

2017 蘇帆歲末年終回顧
轉眼問,這麼豐富、美麗的 2017 年就要結束了
春天是萬物復甦的季節,墊伏在心中的夢想已悄悄敔動,在南風來臨前,不老水手與年輕水手便開始集訓,天色漸光,夥伴們已開始慢跑、練氣功,調整身體的能量,很辛苦,但為了這一次的遠航,沒有人退縮。南風緩緩吹起了,我們試驗了一艘又一艘竹筏、修正、改良,只期盼在橫渡黑潮,划向與那國島的道路上找回祖先的勇氣與智慧。5 21 ,所有的親朋好友來到蘇帆,一同為這趟旅程祝福。5 23 ,清早兵分兩路,「南風再起」划手們前往花蓮港,乘帆船出發,陸上夥伴則克服了不能失敗的壓力,合眾人之力,奮勇破浪,將竹筏拉出, 在鹽寮外海與划手會合、交接,帆船、獨木舟、竹筏,在海上形成一列壯闊的船隊。這天,艷陽高照,海水閃著迷人的金光。兩日後,「南風再起」團隊,成功抵達與那國島,當地媒體大幅報導。5 28 日所有團員回抵花蓮港。南風再起, 夢想海洋,實現了。
夏天總是在不知不覺中來臨,氣溫漸漸升高,心中的熱血也慢慢沸騰。從六月開始,一連五梯的「不老水手」風雨無阻,在每個週末來到蘇帆,學習海洋知識、獨木舟技巧,也重新找回年輕的自己。更難得的是,不老水手的教練就是不老水手,我們這些青年助教,只能望洋興嘆,懷疑自己今年幾歲。除了不老水手營隊以外,還有花蓮在地的各級學校來到蘇帆進行海洋活動,更有臺灣各地的單位,包括衝浪協會、荒野協會等,都想一探太平洋的魅力。走人基金會的東露台, 迎面而來的就是藍色的海風,在這個開放、自在的空問,每個人都能用自己的方式面對自然、順應自然,想要划船、海泳、溯溪,就隨著自己的心走吧!
時序進人初秋,陽光仍舊炙熱,但閉上眼睛,空氣中卻蘊含著微微的秋意。 九月中旬,六位「黑暗水手」前來蘇帆挑戰自我,起初所有的志工教練們都戰戰兢兢,事前的準備、模擬、叮嚀都再三確認,想像如何在黑暗的世界裡活動,直到我們面對面坐下來,互相握住對方的手,彼此建立起了安定的連結。這幾日, 每位黑暗水手的身邊,至少都有三位以上的人員協助,儘管他們行動速度不比明眼人流暢,短短從露台走往海灘的兩百公尺路程,就耗費了十多分鐘,但沒有人喊苦、沒有人抱怨,我們只擔心他的腳步是否踩穩,他們就是我們的家人。從摸摸海水,到花蓮溪順流划舟,再從水鏈溪口破浪出海,教練們到達定點時,總會懷疑:「可以嗎?可能嗎?,但黑暗水手不因黑暗而恐懼,不因未知而退縮,他們甚至擁有比明眼人更堅強的勇氣,同時也更懂得珍惜身邊的一切,他們的生命中彷彿沒有小確幸,所有的一切,都是大禮物。這趟黑暗之旅,我們得到的,遠遠比給予的多得太多。


冬日的寒風隆隆響起,海面也不再平靜,樹葉都落下避冬,露台旁的「海龜窯」倒是人聲鼎沸。這座窯從春末動工,夏日已烤過無數個比薩,直到中秋團圓聚會時,才掛上由大家票選的「海龜窯」牌匾。窯火溫溫,人情暖暖,在這樣的天氣裡最適合一杯熱茶、一份烤餅。這年來自各行各業的夥伴們,貢獻了各自不同的技能與廚藝,從豪邁吃飽的鹽烤牛排、桶仔雞,到功夫菜拔絲地瓜、開陽白菜,乃至家常的炒飯、炒麵、燙青菜,應有盡有,想要飯後甜點還可選擇可麗露、 瑪德蓮、南棗核桃糕或是戚風蛋糕,來到蘇帆的朋友,沒有吃不飽,只有吃不下, 這些溫暖不應該只儲存在自己的腰問,更應該讓一般民眾都可以感受到蘇帆的溫暖,因此歲末之際,由甜蜜時光主廚尤珠敏師傅開辦了「維尼廚房」,並推出「蘇帆早餐吧」,迴響熱烈,於是南露台前的空地也將重新鋪設為用餐區域,可以在這裡分享更多的故事、更多的溫暖。
轉眼問,這麼豐富、美麗的 2018 年就要開始了!


2017.12.31 冠榮寫於花蓮


30 décembre 2017

Les oiseaux malins

Peut-être un héron ? Non, pas un héron. Je ne sais pas ce que c'est mais cet oiseau est malin.

Elle, c'est une corneille mantelée et elle fait de la luge.

Les avions et les aviatrices

Je ne sais pas si je l'ai déjà dit, mais ce blog aime les avions et les aviatrices.

08 décembre 2017

Les éléments de la série

– je m'en occupe.
– j'aurais pas tenu la route ces derniers mois si t'avais pas été là.
– il arrive un moment dans la vie où t'en as marre de toutes ces saloperies.
– ça va aller.
– c'est pas vrai ?!
– est-ce que ça va ?
– je vais bien.
– je t'aime mon grand.
– on peut se parler ?
– je t'aime bébé.
– ça va s'arranger.
– trois au tapis, il en reste plus qu'un.
– ça a été ta journée ?
– comment ça s'est passé ?
– je vais arranger ça, ne t'en fais pas.
– encore une rime et je te tue.
– ça va aller, merci. 
Mixez et faites une série de 7 saisons de 13 épisodes, soit environ 90 heures de film. Ces scénaristes sont des génies.

27 novembre 2017

Retour à la vie champêtre

I

Je n’avais aucun penchant pour le train du monde, 
Je n’aimais que les montagnes et les forêts. 
Tombé par mégarde dans les panneaux du siècle,
D’une traite, il m’en coûta trente-cinq années. 

L’oiseau captif songe à son ancien bois,
Les poissons du bassin à la rivière ondoyante ;
Rustique, je reviens enfin à la campagne,
J’espère faire de l’argile une terre arable.

Mon jardin est fait de sept carrés potagers ;
Ma cabane possède à peine deux ou trois chambres ;
Un frêne et un érable donnent un peu d’ombre,
Devant la terrasse, groseilliers et framboisiers.

Au loin, dans la brume, le village et les hommes ;
Sur chaque toit, trainent de lentes fumées,
Le chien du voisin va, aboyant sur les passants ;
Un coq chante, tout à côté d’un cerisier.

Chez moi, rien des grossiers tumultes de la ville ;
Isolé, je laisse le silence envahir la maison de bois.
J’ai longtemps vécu comme en cage ;
Me voici enfin rendu à moi-même. 

II

A la campagne, on ne voit pas grand monde ;
Dans la petite rue passent de rares pèlerins.
En plein jour, souvent, la porte reste close ;
A Cao tang, les mondanités sont exclues !

De temps à autre, gens du village,
Devant la poste, nous nous arrêtons,
Nous retrouvant, parlant du vent sur la colline
Et de la pluie, qui se fait rare. 

Salades et courgettes, jour par jour, ont pu croître,
Carré après carré, mon jardin a grandi ;
Mais j’ai grand’ peur, givre ou grésil venu,
Que les carrés ne disparaissent sous le chiendent. 

III

J’ai semé des pois dans les carrés du sud ;
L’herbe s'est élancée, les semis sont maigres.
Tôt debout pour débroussailler,
Les mains dans les poches, je rentre avec la lune. 

En hiver les travaux du jour : 
Fendre le bois, allumer le feu. 
Le fer de hache vole dans l'air glacé. 
Posée sur le billot, la bûche éclate. 

Forte est la pente et les arbres nus. 
Dans la lumière froide du sous-bois, 
Chaque jour, je monte jusqu'au chemin des Loups. 
Sur le plateau d'Artois, paysage ouvert à l'infini.

IV

Je marche souvent par les monts et par les bois ;
Nos vastes paysages m’enchantent.
Il arrive qu'emporté par un pas, puis un autre 
J'aille jusqu'à la tombe de la sorcière. 

Je laisse le chemin décider, 
Me mener entre cailloux et flaques de boue.
Il reste des vestiges, une petite chapelle.
La grille, fermée, une ruine au bout d'une allée sombre. 

J’interroge un paysan au bord d'un champ :
« Tous ces gens, que sont-ils devenus ? »
Lui, se tournant vers moi, en bouddhiste, répond :
« Tout passe, tout meurt, rien ne demeure. »

Quarante ans changent tout, le village et les gens :
Cet aphorisme-là, certes, n’a pas menti. 
La vie humaine est comme une fumée légère :
Tout finit par s'estomper et se dissiper. 

V  

Morne, seul, avec mon bâton, je rentre
Par les sentiers boueux et épineux.
L’eau du ruisseau est grise et peu profonde,
Et, même bouillie, serait impropre à tout usage. 

Du bon vin apporté de voyages anciens,
Un gravlax et du riz, et j’appelle mes copains. 
Le soleil passe la crête, l’ombre emplit la maison ;
Le feu illumine Cao tang de l’intérieur.

La paix vient ; j’en veux à la nuit trop brève ;
Voici de nouveau que le jour va poindre. 

VI

Les semis de printemps envahiront la serre,
Les tomates vont donner, autant que les poivrons !
Si las que je sois parfois de porter les outils,
Le soir, de vin léger, je sais me réjouir. 

Je fais un dernier tour dans le jour qui décroit,
Revenu dans ma bibliothèque, à ma table, 
Le poème d'un vieux lettré chinois m'attire. 
Je te salue, ami, par-delà dix-sept siècles. 

Si l’on demande ce qu'il me reste à espérer,
Alors que jusqu’à cent ans, il faut travailler : 
Que framboises et tomates, au moins, viennent bien ;
Qu'on puisse faire des confitures et des coulis. 

Tel est simplement le fond de mon cœur. 
Qu’un chemin s’ouvre aux amitiés fécondes ! 


D'après un poème de Tao Yuanming 陶淵明, 365-427, 

À Cao tang 草堂, Pas-de-Calais, 2017


Trois vieillards rient au bord de la rivière