"L'avion chemine au ciel à 120 kilomètres à l'heure, au long de la Loire paresseuse. S'asservissant à ses détours ou coupant la trop longue boucle qui l'attarde, il va de château en château, les considère à la verticale ou les contourne d'un vol facile qui en fait varier les perspectives. Accroché maintenant à quelques cent mètres d'altitude, il donne, aux deux touristes qu'il emporte côte à côte à l'abri de sa carrosserie fermée, l'impression d'une facile et reposante promenade à modeste allure. Pourtant, il atteindra l'étape bien avant la "grand sport" qui, plein gaz, tente le "cent de moyenne" sur une route où l'obstacle est toujours proche, le danger toujours soudain et les perspectives d'autant plus bornées, éclipsées et fuyantes que l'on va plus vite.
Déjà l'avion est ici plus sûr. Il n'est pas jusqu'aux risques de départ et d'atterrissage que ne viennent réduire à bien peu de chose le "Bec de sécurité", petit volet fixé tout en avant de l'aile et qui "pardonne" - s'il ne l'absout - la faute du pilote amateur. A l'étape, plans porteurs repliés, l'avion sera garé comme une voiture.Il ne lui reste plus qu'à devenir capable de rouler sur route, comme elle, jusqu'à la ville, jusqu'au garage de l'hôtel, gîte du soir. Alors, l'aviation de tourisme prendra le "départ"."L'Illustration, 1930 [avant l'invention de l'aviation populaire].
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire