26 juin 2005

L'œuf et la poule, pataphysique de la théière

La théière, exploration des voies inutiles (suite)

Ho, China, 10th century B.C., bronze, Musée d'arts asiatiques de Minneapolis
Décidément, la Chine abrite un grand peuple : juste avant de découvrir le thé, il avait déjà inventé la théière.


Cup with Handle, China, 2nd century, glazed porcelain, Musée d'arts asiatiques de Minneapolis
Plus tard, on observe des tentatives d'hybridation entre la théière et la tasse. L'analyse fonctionnelle n'a à l'évidence pas encore été menée bien loin. En effet, une fois le thé infusé dans la tasse, celle-ci étant destinée à la boisson, à quoi sert donc le bec verseur ? Peut-être manque-t-il un chaînon archéologique, qui montrerait une tentative fonctionnelle intermédiaire, le bec verseur revenant en arc de cercle dans la tasse elle-même. Cela pourrait être l'ancêtre de l'anse de la théière, les deux objets divergeant à partir de là : une authentique théière à anse (pour limiter les risques de brûlure, on cesse de creuser l'anse : l'eau bouillante n'y circule plus), ressemblant fonctionnellement à celle que nous connaissons, et une tasse sans anse.
Le zhong, ou tasse à infusion, constitue, lui, une curieuse résurgence, à la forme parfaite et à la double fonction maintenue.

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