31 octobre 2016

Éducation populaire

C'est dimanche, il est 13 h. En passant devant le lycée, on dépose Ho Hsin : elle va fignoler, avec d'autres élèves, les détails de la réception, demain, d'un groupe de lycéens japonais. Ce matin, sa prof privée est venue pour 2 ou 3 heures de travail à la maison. Dire que les jeunes Taïwanais bossent, c'est peu dire. La prof privée est une jeune étudiante. Dans la semaine, il en était venu une autre, un soir, de 20 à 22 h. C'est vrai aussi qu'il faut récupérer le temps scolaire perdu lors de notre séjour à Yilan et Hualien. On était parti un vendredi pour revenir le mardi soir. Ho Hsin était avec nous mais elle était revenue en train lundi soir, un voyage de plusieurs heures, pour être au lycée mardi matin : louper deux jours, c'était déjà beaucoup.
On dépose donc Ho Hsin au lycée : un rapide coup d'œil. C'est dimanche, il y a des lycéens sur le parvis. Ils préparent l'accueil des japonais, demain don, alors que c'est un jour férié. On entre, des voitures sur un parking intérieur. Pas de contrôle d'entrée, on va et vient quelques minutes, on n'observe une classe par la fenêtre : tables individuelles, grand tableau. C'est un lieu animé : des gens vivent là, y travaillent, c'est tout sauf impersonnel. Dans la cour couverte, sur les piliers, des slogans éducatifs, en chinois et en anglais. 
Samedi matin. Autour du mémorial de Sun Yat-Sen, c'est le moment d'exercer le corps, l'esprit et l'énergie, shen 身 jin ? qi 氣. De nombreux jeunes sont là, des lycéens, des étudiants, des scouts. Par petits groupes, ils dansent, modern dance, hip hop. C'est un vrai apprentissage. Ho Hsin est là, avec un garçon et deux autres filles, pour former des élèves de son lycée, de niveau 1 — eux-mêmes sont de niveau 2. Il y a des gens plus âgés qui font du qi gong, du tai chi, seuls ou à plusieurs. Ambiance sereine, sportive, concentrée. Les jeunes rient et s'entraînent, un entraînement sérieux : mettez-vous le dos contre un mur, laissez-vous descendre en pliant les genoux, éloignez les pieds du mur et prenez une position assise, mais il n'y a pas de banc, ce sont les muscles des jambes qui retiennent le poids du corps. C'est le terrible exercice qu'a imposé au fondateur du Viêt vo dao, l'art martial le plus dur, le plus exigeant, le maître qu'il avait choisi, avant de le choisir lui-même pour disciple. C'est dans cette position que Ho Hsin surveille tranquillement ses élèves qui s'exercent au son d'une musique pop.
Plus loin, immobiles sur leurs petits tapis bleus, t-shirt jaunes siglés et pantalons blancs, des membres du falun dafa. Les touristes passent photographier le changement de la garde immobile du Dr Sun Yat Sen.



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