25 mai 2005

Une enquête du maître de fengshui (Vittachi)


- Vous voulez boire quelque chose ?
- Euh... un *ching cha*, répondit Wong. *Bo leih*.
Joyce parut perplexe. "Je ne pense pas qu'ils aient du thé chinois, mais je vais demander." Alors qu'elle ouvrait la porte pour s'éclipser, un rugissement de batterie fit irruption comme un dragon dans la pièce.
Wong secoua lentement la tête. Comment était-il possible qu'un club chinois plein de clients chinois dans une ville chinoise ne serve pas de thé ? Le nouveau Singapour ne cessait de le déconcerter et de le décevoir. Ce n'était pas sa planète. (pp. 77-78)

"Non, je veux dire des *vrais* trucs de p'tit déj, insista-t-elle avant de se tourner vers Wong. Vous pouvez lui dire que je veux un muffin à la banane et un cappuccino. Ils font du cappuccino ici ?
- Je ne sais pas. Je ne crois pas. Seulement du thé chinois. Si vous n'aimez pas les raviolis vapeur, vous n'avez qu'à essayer les nouilles sautées. C'est très bon au petit déjeuner." Il plissa les yeux, vexé qu'elle ne se rende pas compte du privilège qu'elle avait de pouvoir goûter à la cuisine exceptionnelle de Ah-Ooi. (p. 105)

"(...) C'est une mission confidentielle. Et puis je ne crois pas aux fantômes. Je ne veux pas m'occuper de cette affaire.
- Ce n'est pas sa tasse de thé", ajouta Joyce.
Wong baissa brusquement la tasse de *bo leih* qu'il venait de porter à ses lèvres.
"Non, je ne veux pas dire que ce n'est pas votre tasse de thé", précisa la jeune femme.
Perplexe, Wong la regarda en clignant les yeux, sa tasse suspendue à mi-chemin entre la table et sa bouche. (p. 149)

Leur hôte finit par grommeler : "Vous voulez p'têt' un thé ou quelque chose. La cuisine est sur la gauche."
Wong remercia d'un hochement de tête, et ils s'assirent de part et d'autre d'une petite table carrée poussée contre le mur.
"T'as du thé vert ? demanda Joyce. Il aime le thé vert."
Le jeune homme réfléchit un moment. "Nan. J'ai du Gatorade. C'est bleu.
- Il a du Gatorade, Joyce crut-elle bon de répéter à Wong. C'est bleu.
Le géomancien secoua la tête.
"Merci, mais je ne crois pas, traduisit joyce. Du thé normal, ça ira. sans lait et sans sucre, et tu n'as qu'à juste plonger le sachet trois fois dans l'eau, ça sera assez infusé." (p. 275)

"Ce n'est pas un interrogatoire officiel. Juste une petite discussion." Gallaher se tourna de nouveau vers Joyce. Il continua à parler très calmement. "Je vais aller me prendre une tasse de thé. Et ensuite, je déciderai de ce que je vais faire. A votre place, je commencerai à réciter ma prière. Je prierai pour que le gentil policier Gallaher apprécie sa tasse de thé et que ça le mette de bonne humeur. Parce que si ça ne suffit pas pour passer la mauvaise humeur dans laquelle vous m'avez mis, ça risque d'assez mal se passer pour vous, M. Wong et M. Kilington." (p. 301)

Nury VITTACHI, Le maître de fengshui perd le nord, (Une enquête du maître de fengshui), Picquier Poche, trad. de l'anglais (Hong Kong) par Julie Sibony.