27 juillet 1992

De vagues langues de terre

Au petit matin,
Réveil rapide et route jusqu’à Zaventem, l’aéroport de Bruxelles.

*

Impressions de New York. Mais où sont les gratte-ciels? Nous ne voyons que de vagues langues de terre supportant un triste habitat pavillonnaire. JFK, aéroport international, culture mondiale. On peut se croire à Roissy, à Athènes ou ailleurs. Si ce n’est qu’ici, on a de la place. Même pour faire la queue, par discrétion, on laisse un mètre entre chaque personne. Toutes les races du monde semblent s’être donné rendez-vous dans cet endroit. En deux heures, j’ai vu des allemands, des russes, des noirs d’Afrique, des noirs américains, des spanishes d’ici ou d’ailleurs, des blonds, des bruns, des asiatiques.
… Françoise me dit qu’elle a même vu des Texans avec de grands chapeaux. Tout ça sur fond de jet lag, de décalage horaire, ma montre marque 17 heures, je suis à JFK et mon corps sait bien qu’il est déjà 23 heures.
Devant nous, aujourd’hui, il y a encore beaucoup à faire :
• attendre encore 1 heure ici
• voyager 4 heures pour Denver
• remonter encore 2 heures dans le temps
• trouver l’hôtel réservé pour la première nuit
Et puis, dormir, dormir.
En attendant, j’ai voulu vérifier dans l’annuaire d’une cabine téléphonique si Paul Auster habite bien Brooklyn : il y a sept ou huit Auster, mais pas de Paul. Peut-être est-il sur liste rouge, peut-être les annuaires sont-ils plus compliqués que je n’ai cru, peut-être a-t-il pris à son tour la route à la recherche de la petite musique du hasard.

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