Moments de vie familiale chez des mormons très agréables et ouverts, Dean et LaRita, à l’hospitalité chaleureuse, qui nous offrent leur propre chambre. Ils ont cinq enfants, dont deux grandes filles superbes et vivantes.
Ils sont fiers de leur mode de vie, qui repose sur le respect de la famille. Le repas de fin de journée est pris ensemble et nous dînons avec eux d’un poulet en sauce accompagné de légumes et de fruits.
Le soir ils nous emmènent voir le pageant de Castle Dale, spectacle son et lumière fort impressionnant qui retrace l’arrivée des pionniers mormons et en profite pour rappeller l’histoire des tablettes de Moroni. Curieusement on n’hésite pas à représenter The Lord lui-même, le Christ sur sa croix. Le mélange d’éléments sacrés et profanes est tel que la vie quotidienne en paraît sacralisée. Cela me fait penser à la répétition d’une scène primitive, avec ancêtres sacrés, rites collectifs, recréation du temps et de l’espace sacrés. Au début du spectacle (de la cérémonie ?), prière : cinq mille personnes recueillies comme cela ne se trouve plus guère dans les milieux que je fréquente. Puis saluts aux drapeaux : rires et applaudissements éclatent quand passent à cheval les étendards des quatre armées américaines mais dramatisation soudaine de la voix du commentateur : pour Stars & Stripes, la bannière étoilée, l’assistance se dresse comme un seul homme, la casquette à la main, la main sur le cœur, en silence.
A la fin du spectacle, dans une lumière aveuglante, se dresse sur une haute colonne un personnage patriarcal, sans doute Brigham Young, qui parle d’une voix grave à son peuple et indique du bras la direction de la croisade qu’il reste à accomplir et qui est la continuation de l’œuvre des mythiques pionniers.
Pour traverser l’Iowa, les Mormons construisirent leurs propres ponts et leurs propres routes ; ils semèrent même des céréales qui devaient être récoltées par ceux qui les suivraient la saison suivante.J’enverrai Mircea Eliade à Dean et LaRita.
Fin de soirée fatiguée avec quelques échanges philosophiques sur les différences culturelles et de mode de vie. La langue ne constitue qu’une faible barrière, d’autant plus que Dean parle un excellent français, la rencontre est réelle.
Le lit est couvert du traditionnel patchwork, offert pour le mariage par les femmes de la communauté. Chaque pièce de tissu a été choisie et cousue avec une intention précise et LaRita nous montre telle ou telle pièce, en évoquant la personne qui l’a placée là. Puissance de l’esprit communautaire.
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