30 août 2005

En Marge : de F. O'Connor à F. Prokosch

• Flannery O'Connor
« […] le genre de prêcheurs du Sud créés par des romanciers comme Flannery O'Connor, Harry Crews et Barry Hannah. » p. 178
« Je me souviens d'une étrange expérience que j'aie vécue en compagnie de mon père et qui […] m'a poussé à écrire une nouvelle dans un style où je pastichais Flannery O'Connor et Eudora Welty. » p. 297

• Desmond O'Grady
« [Dans la librairie Grolier de Gordon Cairnie] je me souviens avoir rencontré Bill [William] Corbett, Paul Hannigan, Steven Sandy, mon futur éditeur Sam Lawrence, Desmond O'Grady, l'éditeur indépendant Jim Randall, Bob Dawson le poète de Harvard, l'imprimeur et poète Bill Ferguson et le futur agent littéraire Andrew Wylie. Un jour, Robert Lowell et Peter Taylor sont passés en coup de vent pour dire bonjour. » p. 279

• Frank O'Hara
« Nous ne nous intéressions guère à la poésie académique, mais nous avions lu Life Studies de Robert Lowell, même si je préférais de loin Meditations in an Emergency de Frank O'Hara. » p. 265

• John 0'Hara
« Ma mère aimait Willa Cather, ce qui ne l'empêchait guère d'aduler aussi Edna Ferber et Taylor Caldwell, puis de se hausser jusqu'à John O'Hara. » p. 60

• Gérard Oberlé
« Le magnum de Mercurey Clos des Barraults (1990) chez Gérard Oberlé, en Bourgogne, inclut la visite matinale au marché de Moulin, les roses de son jardin, son chien alsacien […]. » p. 132
« […] à l'ouest de la Bourgogne, dans la région du Morvan, où je réside chez Gérard Oberlé, écrivain et marchand de livres […]. » p. 209

• Charles Olson
« Jacqueline Kennedy, l'épouse du Président, venue rendre visite à son ami Kenneth Galbraith, lequel, avec Charles Olson, m'a fait l'effet d'être le plus grand génie du monde, du moins par la taille. » p. 280
« Olson […] exerçait sur moi une grande fascination, même si - je l'avais remarqué - les habitués de la librairie Grolier ne l'estimaient pas particulièrement, car ils lui préféraient les poètes universitaires de la côte est. Mes propres goûts me portaient davantage vers l'ouest, vers James Wright, Robert Bly, et jusqu'à la Californie, avec Robert Duncan et Gary Snyder, un groupe disparate dont la seule cohérence se trouvait dans mon esprit. » p. 280
« Je suppose que (ma) rustrerie zen s'accorde en partie avec l'idée de Charles Olson selon laquelle en tant qu'artistes nous devrions seulement "trafiquer" sous notre propre bannière, ou la conception de Robert Graves pour qui notre fidélité de poète ne doit pas dépasser la sphère de la poésie. » p. 287
« J. D. [Reed] avait fait la connaissance de Charles Olson et les moments passés avec ce grand homme, l'un des poètes les plus fascinants de notre littérature, étaient tout bonnement inoubliables. » p. 300
« J. D. [Reed] était un type très massif, qui pesait 150 kilos et mesurait environ deux mètres, mais à côté de Charles, c'était un nain. Tant J. D. que Charles Olson avaient été bannis d'un certain nombre de bars de Gloucester à cause de leurs frasques diverses et variées […]. » p. 300
« Charles était un fabuleux conteur qui m'a poussé à lire des dizaines de livres, dont Robert Duncan qui devint ensuite un ami et un mentor, même si ma conception de la poésie s'écartait beaucoup de la sienne. » p. 300
« Pour finir, Robert [Duncan] s'est trouvé à côté de Charles [Olson] lors d'une veillée mortuaire et il m'a écrit une longue lettre en forme de journal intime à propos de ce triste événement. » p. 300
« […] je pense à Robert Duncan qui évoque le mieux l'expression "naturellement envapé", ou à Gary Snyder qui jouissait d'une stabilité sans faille malgré la quantité d'alcool qu'il buvait, tandis que Charles Olson, Theodore Roethke, Robert Lowell, James Dickey et James Wright semblaient tous voués à une inéluctable autodestruction. » p. 309

• Simon Ortiz
« J'aurais davantage tendance à croire Simon Ortiz, le merveilleux poète Acoma Pueblo, qui dit : "Il n'y a pas de vérités, seulement des histoires." » p. 78

• George Orwell
« […] l'éthique unique et passablement fasciste de notre jeune bourgeoisie prospère et en plein essor […] une version de l'existence beaucoup plus proche des prophéties de Huxley que de celles de George Orwell. » p. 84
« Le monde d'Aldous Huxley ou celui dépeint par George Orwell dans 1984, est beaucoup plus proche de nous qu'on ne le croit ; en fait les vrilles spécifiques de ces mondes enveloppent entièrement nos existences. Tant Orwell que Huxley découvriraient avec amusement le "safe sex" représenté sur les sites pornos des ordinateurs, sans parler de la prédominance du comportement politiquement correct. » p. 150

• P. D. Ouspensky
« La capacité à se refréner au fil du temps a fait l'objet de longues discussions, depuis les anciens maîtres Ch'an chinois jusqu'à Ouspensky. Cela suppose le désir de rester conscient. » p. 125
« […] je lisais Joe le Canard à ma petite fille, avant de me plonger dans la littérature soufi, Gurdjieff et Ouspensky, Vyacheslav Ivanov, Essenine, Apollinaire et Faulkner, qui ne faisaient nullement de moi un thésard acceptable, mais défendaient l'espèce d'arrogance qui irritait tous mes professeurs […]. » p. 263

• Louis Owen
« Avant de visiter cette partie de l'Oklahoma, j'avais lu l'œuvre de Joseph Mitchell, un Autochtone américain qui avait bâti une maison dans cette région avant de se retirer du monde durant neuf années consécutives. J'avais également lu les romans très impressionnants des écrivains autochtones américains Linda Hogan et Louis Owen. » p. 221

• Vance Packard
« J'ai eu deux enseignants magnifiques. […] L'autre, James McClure, […], me fit découvrir Thorstein Veblen, Vance Packard, les histoires de Beard, Crèvecœur. McClure était un lecteur passionné de Thomas Jefferson. » p. 83

• Michael Palmer
« La poésie prospérait dans toute la région de Boston à cette époque et j'imagine que c'est toujours le cas. Je me rappelle le pittoresque et très brillant Garett Lansing, l'orphelin John Wieners, James Tate, Fanny Howe, Michael Palmer, Clark Coolidge et beaucoup d'autres. » p. 301

?? Panofsky
« [Les] vieux amis [d'Herbert Weisinger], tels Panofsky à Princeton, le critique Kenneth Burke, Joseph Campbell ou l'anthropologue Loren Eiseley, étaient seulement cités sous la forme de brefs traits d'esprit, et jamais par vanité. » p. 314

• Boris Pasternak
« […] ces rencontres, dues au seul hasard, qu'on a tellement reprochées à Boris Pasternak dans son Docteur Jivago, se trouvent en réalité au cœur même de la vie. » p. 281
« A la fin du lycée, quand j'ai découvert Le Docteur Jivago de Pasternak, j'y ai lu avec inquiétude que "la verbosité est le refuge des médiocres". » p. 321
« J'étais hanté par un aphorisme de Pasternak : "Contrairement aux apparences, il faut beaucoup de volume pour remplir une vie." » p. 346
« Mes propres distractions, la pêche et la chasse aux oiseaux, ne réussissaient pas à répondre à l'aphorisme de Pasternak (…) [selon lequel] "Contrairement aux apparences, il faut beaucoup de volume pour remplir une vie.". » p. 346

?? Pat Paton
« Mes fantasmes me ramenaient inéluctablement vers une expédition de pêche dans la péninsule nord du Michigan entreprise avec Pat Paton, mon ami de Kingsley (…) lorsque nous avions passé quelque temps dans les Monts Huron vraiment sauvages, sans voir personne pendant des jours d'affilé. » p. 328
« Je suis retourné dans la Péninsule Nord avec Pat Paton et cette fois nous avons emmené Dan Gerber avec nous. » p. 341

• Octavio Paz
« Je passais aussi beaucoup de temps avec mon étudiant préféré, Eliot Weinberger qui (…) en plus de son propre travail, a ensuite traduit l'œuvre de Octavio Paz et de nombreux autres célèbres poètes hispanophones. » p. 328

• Walker Percy
« [Pour] Walter Percy, qui était à la fois écrivain et médecin non pratiquant, […] l'alcool vous permet d'effectuer à moindre frais la transition entre le monde imaginaire de votre œuvre et le soi-disant monde réel où vous vivez votre existence soi-disant réelle. » p. 120-121
« Oxford, [Mississippi] était la ville de William Faulkner, qui se trouve là-bas avec Herman Melville. […] L'Etat du Mississippi possède apparemment l'héritage littéraire le plus riche de toute l'Amérique, quand à Faulkner s'ajoutent les noms de Eudora Welty, Walker Percy, Willie Morris et aujourd'hui ceux de Shelby Foote, Barry Hannah, Larry Brown, parmi d'autres. » p. 231

• Sylvia Plath
« Denise Levertov était en résidence temporaire à Radcliffe et elle m'a présenté à Adrienne Rich. J'ai souvent pensé que ces deux femmes formidables n'ont jamais été reconnues comme elles le méritaient, par exemple en comparaison d'Anne Sexton et de Sylvia Plath, qui sont devenues célèbres pour des raisons essentiellement sociologiques qu'elles ne contrôlaient nullement. » p. 301

• Poésie russe et chinoise
« Mon bagage […] contenait […] surtout mes anthologies de poésie russe et chinoise, mes volumes de Rimbaud et d'Apollinaire, de William Blake, mes exemplaires de John Clare et de Christopher Smart, sans oublier quelques romans de Dostoïevski. » p. 189

• Poésie symboliste française
« J'étais à cette époque tiraillé entre des obsessions contradictoires […], les recoins obscurs de l'histoire de l'art […], la poésie symboliste française, Rilke et mon héros entre tous les héros, James Joyce, sans parler des journaux de Dostoïevski qui constituaient mon missel quotidien. » p. 259
« J'avais appris à aimer les symbolistes français à l'occasion d'un séminaire dirigé à l'université du Michigan par le poète canadien A.J.M. Smith, certainement le cours le plus marquant de mes études en fac. » p. 277

• Les poètes de la dynastie T'ang
« Les poètes de la dynastie T'ang vous apprennent sans cesse que presque toute la vie publique et presque tous vos efforts sont essentiellement absurdes et qu'il faut passer le plus de temps possible dans le monde naturel. » p. 158

• Alexander Pope
« Un jour, un professeur spécialiste d'Alexander Pope est entré sans prévenir dans mon bureau pour me dire que j'étais "certainement un poète régional intéressant" (…) » pp. 324-325

• Pound
« Je prêtais aussi attention à la phrase de Pound où il dit que les écrivains échouent lorsqu'ils partent d'une base trop étroite. » p. 340

• Frederic Prokosch
« (…) un ami m'a envoyé les mémoires de l'écrivain Frederic Prokosch, bourrés jusqu'à la gueule de rencontres avec toutes les célébrités littéraires des deux côtés de l'Atlantique entre 1920 et 1940, un pensum (…) » p. 323

La route du retour :

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