30 août 2005

En Marge : de S. Sandy à W. Styron

• Steven Sandy
« [Dans la librairie Grolier de Gordon Cairnie] je me souviens avoir rencontré Bill [William] Corbett, Paul Hannigan, Steven Sandy, mon futur éditeur Sam Lawrence, Desmond O'Grady, l'éditeur indépendant Jim Randall, Bob Dawson le poète de Harvard, l'imprimeur et poète Bill Ferguson et le futur agent littéraire Andrew Wylie. Un jour, Robert Lowell et Peter Taylor sont passés en coup de vent pour dire bonjour. » p. 279

• Schopenhauer
« J'avais commencé à lire Hart Crane, Rilke, Lorca et W. C. Williams, tous écrivains qui se disputaient mes suffrages, et dans mon journal intime les divagations à la Schopenhauer ou à la Nietzsche se raréfièrent pour laisser place à des images physiques tirées de mon expérience. » pp. 97-98

• Marvin Schmidt
« Autrefois, les jaquettes des livres affirmaient haut et fort que l'écrivain, disons Marvin Schmidt, avait été "terrassier, serveur, chauffeur de taxi, nettoyeur de fosses septiques, sauveteur en mer, fétichiste du gros orteil et détective privé", alors que cette liste se réduit aujourd'hui à un laconique "Diplômé de l'Université d'Etat du Missouri". » p. 330

• Ernest Thompson Seton
« J'avais sept ans lorsque mon père m'a offert son exemplaire de Two Little Savages par Ernest Thompson Seton, sans se douter une seconde du remue-ménage que ce livre allait faire dans mon jeune esprit. » p. 71
« […] mon livre préféré de Seton, Two Little Savages, évoquait deux jeunes Blancs qui apprenaient à vivre dans la forêt sauvage comme deux Indiens pendant un mois entier. » p. 235
« En plus de ces balades au grand air, il y avait les livres que mon père me transmit à partir de sa propre jeunesse, des livres d'Ernest Thomas [sic] Seton, James Oliver Curwood, Fenimore Cooper, les œuvres des redoutables baratineurs que sont Horatio Alger et Zane Grey, celles de Owen Wister, auxquelles s'ajoutèrent plus tard les romans du monde sauvage de Hervey Allen et de Walter Edmonds qui écrivit Drums Along the Mohawk. » p. 235

• Anne Sexton
« Denise Levertov était en résidence temporaire à Radcliffe et elle m'a présenté à Adrienne Rich. J'ai souvent pensé que ces deux femmes formidables n'ont jamais été reconnues comme elles le méritaient, par exemple en comparaison d'Anne Sexton et de Sylvia Plath, qui sont devenues célèbres pour des raisons essentiellement sociologiques qu'elles ne contrôlaient nullement. » p. 301

• Shakespeare
« Même Shakespeare a dit : "Nous sommes la nature, aussi." » p. 150
« Je constate que (les ordinateurs) ne créent pas des œuvres équivalentes à celles de Shakespeare ou de Mozart et qu'ils ne sont pas conçus dans ce but. » p. 188-189
« "La ruine m'a donc appris à ruminer", écrit Shakespeare dans un sonnet. » p. 190
« Quand Shakespeare a dit "nous sommes la nature, aussi", il a exécuté un bond pour échapper à la schizophrénie fondamentale de la culture occidentale, un bond que peu ont osé. » p. 245
« A Kingsley, on me surnommait souvent "Shakespeare", bien que sans dérision aucune. » p. 307

• Peter Shaw
« […] les idées faisaient ici partie du contenu de chaque journée. Je me rappelle Alfred Kazin, Peter Shaw, Vivian Gornick et Jack Thompson, tous anciens membres du groupe de Lionel Trilling à Columbia, en train de discuter d'un problème littéraire dans le couloir […] à un niveau d'intelligence et de virtuosité qui métamorphosait en élucubrations d'amateur tout ce que j'avais pu entendre jusque là. » pp. 316-317

• Charles Simic
« Nous avons [Gerber et moi] publié [dans la revue littéraire Sumac] un certain nombre de poètes, y compris Robert Duncan, Charles Simic, Hayden Carruth, Gary Snyder, Galway Kinnell, Richard Hugo, Diane Wakoski et James Welch, mais ce labeur a fini par avoir raison de nous (…) » p. 341

• Louis Simpson
« (…) nous avons arraché à Berkeley les services de Louis Simpson. Il avait la réputation d'être un poète "universitaire", mais il suffisait de connaître un tant soit peu son œuvre pour comprendre l'absurdité d'une telle affirmation. » p. 329
« Un jour que je déjeunais avec Louis (Simpson) et Derek Walcott (…) Walcott m'a dit (…) que contrairement à Simpson, plus rien de bon ne sortirait jamais de nous deux.  » p. 329
« Louis Simpson, J.D. Reed et moi avons pris l'avion pour Washington afin de participer à une marche des écrivains sur le Département d'Etat, contre la guerre au Viêt-nam. » pp. 332-333

• Christopher Smart
« Mon bagage […] contenait […] surtout mes anthologies de poésie russe et chinoise, mes volumes de Rimbaud et d'Apollinaire, de William Blake, mes exemplaires de John Clare et de Christopher Smart, sans oublier quelques romans de Dostoïevski. » p. 189
« Si seulement notre chienne Missy n'avait pas dévoré mes œuvres complètes de Yeats, mon Christopher Smart, et mâchonné un certain nombre d'autres livres ! » p. 318

• A. J. M. Smith
« J'avais appris à aimer les symbolistes français à l'occasion d'un séminaire dirigé à l'université du Michigan par le poète canadien A. J. M. Smith, certainement le cours le plus marquant de mes études en fac. » p. 277
« [Le] meilleur ami [d'Herbert Weisinger] en dehors de sa femme, Mildred, était un poète canadien jouissant d'une certaine réputation, A. J. M. Smith, qui avait connu Malcolm Lowry, l'auteur du célèbre Au-dessous du volcan. » p. 314

• Gary Snyder
« […] dans son livre La pratique du monde sauvage, Gary Snyder […] remarque […] le côté parfois unique de nos rêves et de nos visions » p. 10
« Plus tard, lorsque j'ai parlé de toutes ces années avec Gary Snyder, John Clellon Holmes et Allen Ginsberg séparément, tous étaient perplexes face au lent suicide de Kerouac par l'alcool. » p. 94
« Olson […] exerçait sur moi une grande fascination, même si - je l'avais remarqué - les habitués de la librairie Grolier ne l'estimaient pas particulièrement, car ils lui préféraient les poètes universitaires de la côte est. Mes propres goûts me portaient davantage vers l'ouest, vers James Wright, Robert Bly, et jusqu'à la Californie, avec Robert Duncan et Gary Snyder, un groupe disparate dont la seule cohérence se trouvait dans mon esprit. » p. 280
« […] je pense à Robert Duncan qui évoque le mieux l'expression "naturellement envapé", ou à Gary Snyder qui jouissait d'une stabilité sans faille malgré la quantité d'alcool qu'il buvait, tandis que Charles Olson, Theodore Roethke, Robert Lowell, James Dickey et James Wright semblaient tous voués à une inéluctable autodestruction. » p. 309
« Nous avons [Gerber et moi] publié [dans la revue littéraire Sumac] un certain nombre de poètes, y compris Robert Duncan, Charles Simic, Hayden Carruth, Gary Snyder, Galway Kinnell, Richard Hugo, Diane Wakoski et James Welch, mais ce labeur a fini par avoir raison de nous (…) » p. 341
« Un jour, durant un déjeuner impressionnant (…), organisé par James Laughlin, j'ai regardé autour de la table Barbara Guest, Gary Snyder, Denise Levertov et Lawrence Ferlinghetti, puis je me suis demandé à part moi ce que chacun et chacun faisait de ses journées (…). » p. 346
« J'ai passé plusieurs jours dans un demi-coma, pendant lesquels j'étais certain que Gary Snyder m'avait rendu visite et avait eu avec moi une discussion très apaisante (…). » p. 350
« Snyder et moi avions fait une lecture à l'université et nous avions passé un moment formidable ensemble. » p. 350

• Pete(r) Snyder
« […] un jeune apprenti écrivain nommé Pete Snyder, avec qui je suis allé à New York en auto-stop (retour à la disette). » p. 93
« Dans une pension de Boston, j'ai partagé une bouteille de gin avec un ami poète aujourd'hui décédé, Peter Snyder, mais nous avons terminé la soirée au-dessus du lavabo pour vomir à tour de rôle. » p. 262

• la littérature soufi
« […] je lisais Joe le Canard à ma petite fille, avant de me plonger dans la littérature soufi, Gurdjieff et Ouspensky, Vyacheslav Ivanov, Essenine, Apollinaire et Faulkner, qui ne faisaient nullement de moi un thésard acceptable, mais défendaient l'espèce d'arrogance qui irritait tous mes professeurs […]. » p. 263

• Edmund Spencer
« […] j'étais incapable de feindre la moindre passion pour la linguistique ou Edmund Spencer. » p. 260

• Su Tung-p'o
« Je pense à la carrière chaotique de certains de mes poètes chinois préférés, de toute évidence Li Po et Tu Fu, sans oublier le splendide Su Tung-p'o qui a supporté la guerre, l'exil, l'emprisonnement et la mort de ses deux épouses, et je me demande comment diable ils ont réussi à écrire ces œuvres immortelles. » p. 320

• Wallace Stegner
« [Tom McGuane et sa femme Becky] venaient de passer un an à Malaga en Espagne et ils se dirigeaient vers Standford où Tom comptait suivre le très renommé atelier d'écriture de Wallace Stegner. » p. 304
« L'une de nos plus grosses dépenses familiales à Stony Brook était la note de téléphone due à mes interminables conversations avec Tom McGuane qui suivait l'atelier d'écriture de Stegner. » p. 326

• John Steinbeck
« Je n'ai jamais cessé de lire Steinbeck, Cather, ce fripon d'Erskine Caldwell et William Faulkner. » p. 180
« Avant de vous rendre (sur la côté Seri du Mexique), renseignez-vous sur l'ethnobotanique de l'endroit et lisez La Mer de Cortez de Steinbeck. » p. 230
« (Je choisissais chaque jour) un romancier ou un poète nouveau sur lequel méditer tandis que je me débattais dans les embouteillages et sur les petits routes inconnues. Mes journées se partageaient ainsi entre William Carlos Williams, Melville (surtout Billy Bud, un roman qui me troublait beaucoup), Kierkegaard, Tourgueniev, Dos Passos, Rilke, Lorca, Céline (qui ne suscitait pas une bonne attitude de vendeur, le journaliste Dwight McDonald, John Steinbeck et de nombreux autres. » p. 293
« J'avais relu les romans de Steinbeck, passés de mode, en l'honneur de ma sœur décédée, car ç'avait été son auteur préféré. » p. 293
« Mon père m'avait donné Les Raisins de la colère quand j'avais une douzaine d'années et la lecture de ce roman m'avait bouleversé de chagrin comme si je venais de découvrir un Dickens américain. » p. 293
« A Boston, je pensais qu'on accordait pas en général une estime plus grande à Steinbeck ou à Mark Twain, parce que les livres de ces auteurs n'intriguaient pas suffisamment pour produire une bonne quantité d'exégèse professionnelles comme Eliot ou Joyce. » p. 293
« Je méditais sur Steinbeck le jour où je suis entré dans la librairie Hathaway de Wellesley et où le responsable des stocks m'a appris que Kennedy venait d'être assassiné. » p. 293
« Un nombre étonnant de professeurs de littérature […] constatent avec agacement que John Steinbeck, mort depuis longtemps, a apparemment franchi le seuil du fameux temple [imaginaire dont ils sont les gardiens] sans leur permission. » p. 311

• Stendhal
« Le très déroutant roman de Stendhal intitulé Le Rouge et le noir. » p. 25
« Lorsque tu as suivi une cure intensive de Dostoïevski, de Tourgueniev, de Faulkner, de Stendhal et d'autres géants de la littérature, tu as pris l'habitude de monter sur d'immenses chevaux dont tu as bien du mal à descendre afin de trouver la taille adéquate de ta monture personnelle. » p. 340

• Wallace Stevens
« Le poète Wallace Stevens est l'auteur de cette déclaration troublante : "Nous étions tous indiens jadis. » p. 244
« Bien sûr, de nombreux poètes sont des "changeurs de formes" pour reprendre une expression des Autochtones américains. Wallace Stevens en est un exemple flagrant, tout comme Ted Kooser, l'un de mes poètes américains préférés, qui était vice-président d'une compagnie d'assurance de Lincoln, dans le Nebraska. » p. 302

• Irving Stone
« […] mon intérêt pour les fictions romantiques, par exemple le livre d’Irving Stone sur Van Gogh […]. » p. 46

• Strindberg
« […] j'avais déjà envisagé le fait que mon ascendance suédoise expliquait sans doute ce penchant morbide. J'avais bien sûr lu tous les livres célèbres de Strindberg et de Sigrid Unset, de Tomas Tranströmer, du malheureux Stig Dagerman dont le suicide était incompréhensible car il vivait avec la splendide actrice Harriet Anderson. » p. 306

• William Styron
« Je suis très vite devenu ami avec Robert White qui enseignait dans le département d'histoire de l'art. Robert était le petit-fils de l'architecte Standford White […] et il nous a invités à dîner avec William et Rose Styron ainsi que Deborah et Peter Matthiessen. […] J'ai entendu dire que Bobby White avait été à l'origine du livre de Styron intitulé La Proie des flammes. » p. 317

La route du retour :

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