30 août 2005

En Marge : de Gandhi à Huxley

• Gandhi
« […] je pense parfois à la phrase de Gandhi qui dit que ce sera très agréable qu'il n'y ait pas de religion au Ciel. » p. 191

• Hamlin Garland
« Mon père aimait les romans historiques de Hervey Allen et de Walter Edmonds, mais je me souviens aussi de l'avoir vu plongé dans les livres de Hamlin Garland, Theodore Dreiser et Sherwood Anderson. » p. 60

• Dan Gerber
« J'ai aussi rencontré Dan Gerber, qui allait bientôt devenir un ami régulier et publier de la fiction, des essais et de la poésie. » p. 265
« (…) la seule carotte en vue était la proposition du poète Dan Gerber disposé à nous prêter une maison sur son terrain du Michigan. » p. 330
« Je suis retourné dans la Péninsule Nord avec Pat Paton et cette fois nous avons emmené Dan Gerber avec nous. » p. 341
« Gerber et moi avions imaginé une revue littéraire intitulée Sumac, sans nous douter une seconde de l'effroyable quantité de travail impliquée par ce projet. » p. 341
« Nous avons tenu bon [Gerber et moi] le temps de publier neuf numéros [de la revue littéraire Sumac] et vingt et un livres, y compris The Truth and Life of Myth de Robert Duncan. » p. 341
« Nous avons [Gerber et moi] publié [dans la revue littéraire Sumac] un certain nombre de poètes, y compris Robert Duncan, Charles Simic, Hayden Carruth, Gary Snyder, Galway Kinnell, Richard Hugo, Diane Wakoski et James Welch, mais ce labeur a fini par avoir raison de nous (…) » p. 341
« Tom McGuane a appelé du Montana pour proposer une balade à cheval (…) parmi les étendues sauvages des Monts Absaroka. (…) McGuane et Gerber étaient des cavaliers expérimentés. (…) » pp. 342-343
« Nous avons fait un voyage agréable en Angleterre avec les Gerber, mon premier voyage transatlantique, qui m'a donné envie de récidiver. » p. 346
« Nous étions désespérés, mais Dan Gerber a alors proposé de nous prêter de l'argent pour acheter une ferme. » p. 354
« La vie à Key West avait aussi mis en péril le mariage de Gerber, celui de McGuane et celui de la Valdène. C'était une île entièrement dépourvue de règles de comportement (…). » p. 360
« Comment expliquer (…) que tu es fauché comme les blés quand les Gerber viennent de t'emmener en Afrique ? » p. 364
« Dan savait mieux voyager que moi, surtout en Russie où je tombais trop aisément dans le piège de la vodka locale. » p. 364
« (…) le père de Dan avait expédié là-bas beaucoup d'équipement alimentaire durant la famine qui avait suivi la Seconde Guerre mondiale, et les Russes se souvenaient du nom de Gerber. » p. 364
« Bref, [avec Dan Gerber] nous étions deux poètes inoffensifs désireux de retrouver les lieux magiques qui avaient engendré mes héros, Dostoïevski, Tourgueniev, Essenine, Maïakovski. » pp. 364-365

• Gibbon
« […] un bon livre, par exemple Le déclin et la chute de l'Empire romain de Gibbon, où tout le monde semblait boire trop de vin et se livrer à toutes sortes d'excès, ou, mieux encore, Le Petit arpent du bon Dieu de Caldwell, où les femmes accomplissaient tous mes fantasmes. » p. 180

• Allen Ginsberg
« Plus tard, lorsque j'ai parlé de toutes ces années avec Gary Snyder, John Clellon Holmes et Allen Ginsberg séparément, tous étaient perplexes face au lent suicide de Kerouac par l'alcool. » p. 94
« Tu absorbais ce que Ginsberg appelait "l'incroyable musique des rues." » p. 96
« Les hymnes de cette époque étaient le Howl d'Allen Ginsberg et l'Abominist Manifesto de Bob Kaufman. » p. 263
« L'engouement semble toujours précéder l'art dans les cas de Robert Lowell ou d'Allen Ginsberg. » p. 301

• Vivian Gornick
« […] les idées faisaient ici partie du contenu de chaque journée. Je me rappelle Alfred Kazin, Peter Shaw, Vivian Gornick et Jack Thompson, tous anciens membres du groupe de Lionel Trilling à Columbia, en train de discuter d'un problème littéraire dans le couloir […] à un niveau d'intelligence et de virtuosité qui métamorphosait en élucubrations d'amateur tout ce que j'avais pu entendre jusque là. » pp. 316-317

• John Graves
« […] les impressions désagréables qui sont les miennes quand je traverse le Texas en voiture […] sont certes des impressions superficielles, qui excluent les splendeurs qu'on trouve chez des écrivains comme J. Frank Dobie, John Graves, Larry McMurry, Jim Crumley ou Max Crawford, pour en nommer quelques uns. » p. 222

• Robert Graves
« Je suppose que (ma) rustrerie zen s'accorde en partie avec l'idée de Charles Olson selon laquelle en tant qu'artistes nous devrions seulement "trafiquer" sous notre propre bannière, ou la conception de Robert Graves pour qui notre fidélité de poète ne doit pas dépasser la sphère de la poésie. » p. 287

• Zane Grey
« En plus de ces balades au grand air, il y avait les livres que mon père me transmit à partir de sa propre jeunesse, des livres d'Ernest Thomas Seton, James Oliver Curwood, Fenimore Cooper, les œuvres des redoutables baratineurs que sont Horatio Alger et Zane Grey, celles de Owen Wister, auxquelles s'ajoutèrent plus tard les romans du monde sauvage de Hervey Allen et de Walter Edmonds qui écrivit Drums Along the Mohawk. » p. 235

• Steven Gronner
« Quand je repense à mes amis de l'époque, je suis frappé par le taux de mortalité élevé chez les jeunes poètes. Il y a eu finalement trois suicides : Steven Gronner, Larry Baril et ensuite John Thompson. » p. 265

• Barbara Guest
« Un jour, durant un déjeuner impressionnant (…), organisé par James Laughlin, j'ai regardé autour de la table Barbara Guest, Gary Snyder, Denise Levertov et Lawrence Ferlinghetti, puis je me suis demandé à part moi ce que chacun et chacun faisait de ses journées (…). » p. 346

• Gurdjieff
« […] je lisais Joe le Canard à ma petite fille, avant de me plonger dans la littérature soufi, Gurdjieff et Ouspensky, Vyacheslav Ivanov, Essenine, Apollinaire et Faulkner, qui ne faisaient nullement de moi un thésard acceptable, mais défendaient l'espèce d'arrogance qui irritait tous mes professeurs […]. » p. 263

• Richard Halliburton
« Je désirais voir les lieux dont parlait Richard Halliburton dans ses livres, mais ils étaient trop improbables […]. » p. 41
« Comment pouvais-je m'intéresser à la structure de notre gouvernement quand le livre ouvert sur ma table était celui de Richard Halliburton, le compte-rendu de ses voyages en Inde et en Afrique ? » p. 82

• Barry Hannah
« […] le genre de prêcheurs du Sud créés par des romanciers comme Flannery O'Connor, Harry Crews et Barry Hannah. » p. 178
« Oxford, [Mississippi] était la ville de William Faulkner, qui se trouve là-bas avec Herman Melville. […] L'Etat du Mississippi possède apparemment l'héritage littéraire le plus riche de toute l'Amérique, quand à Faulkner s'ajoutent les noms de Eudora Welty, Walker Percy, Willie Morris et aujourd'hui ceux de Shelby Foote, Barry Hannah, Larry Brown, parmi d'autres. » p. 231

• Paul Hannigan
« [Dans la librairie Grolier de Gordon Cairnie] je me souviens avoir rencontré Bill [William] Corbett, Paul Hannigan, Steven Sandy, mon futur éditeur Sam Lawrence, Desmond O'Grady, l'éditeur indépendant Jim Randall, Bob Dawson le poète de Harvard, l'imprimeur et poète Bill Ferguson et le futur agent littéraire Andrew Wylie. Un jour, Robert Lowell et Peter Taylor sont passés en coup de vent pour dire bonjour. » p. 279

• Hawthorne
« Lorsque je sentais la présence de Hawthorne sur la côte nord, je regrettais machinalement qu'il n'ait pas eu assez de bon sens pour fréquenter les premières prostituées de Scolley Square […]. » p. 292

• Ernest Hemingway
« Pour me taquiner, il [mon père] a ajouté le nom de Hemingway, en sachant très bien que je n'aimais pas beaucoup cet auteur qui pour moi évoquait un gros poêle à bois incapable de diffuser beaucoup de chaleur. Il m'a parlé d'une partie de pêche à la truite avec un parent d'Hemingway qui s'inquiétait parce que le cousin Ernest gâchait sa vie en Europe. Ces nouvelles ont éveillé en moi un peu de curiosité et de sympathie pour Hemingway, car je mourrais d'envie de partir en Europe et d'y gâcher ma vie […]. » p. 61
« Les spécialistes de Hemingway ont laissé de côté le fait que ses nombreux accidents résultaient de ses soûleries quotidiennes après sa séance de travail matinale.  A l'époque de la Libération de Paris, Hemingway aimait boire un magnum de champagne au petit déjeuner dans sa suite au Ritz. » p. 121
« J'ai néanmoins constaté que bon nombre de romanciers commencent par la poésie, ou du moins commettent quelques poèmes, et cette longue liste inclut Faulkner, Hemingway, Mailer et Matthiessen. » p. 353
« Contrairement à la pêche au gros, avec équipement lourd et au large, pratiquée par Hemingway, il s'agit ici [de la pêche à la mouche en mer,] un sport tout en finesse. » p. 362

• Héraclite
« Je n'adhère pas tout à fait à la maxime d'Héraclite pour qui "le caractère d'un homme est son destin" […]. » p. 53

• Hernandez
« […] la bibliothèque qui donnait sur la Red Cedar River où, alors en première année de fac, j'ai lu pour la première fois le Finnegans Wake de James Joyce, et où j'ai aussi lu Lorca, Jimenez, Hernandez et Neruda, découvert par le biais de la revue The Fifties de Robert Bly, qui allait bientôt devenir The Sixties. » p. 266

• Hérodote
« Selon Hérodote, les Egyptiens de l'antiquité condamnaient à mort quiconque tuait un faucon ou un ibis. » p. 154

• Tony Hillerman
« Lisez d'abord quelques ouvrages sur les cultures navajo et hopi. Lisez aussi les romans policiers de Tony Hillerman. Descendez de voiture et marchez dans une direction jusqu'à ce que la peur vous serre la gorge, puis essayez de retrouver votre voiture avant le tombée de la nuit. » p. 232

• James Hillman
« […] James Hillman m'a ravi en déclarant que l'idée d'une lumière au bout du tunnel a surtout profité à l'industrie pharmaceutique […]. » p. 298

• Linda Hogan
« Avant de visiter cette partie de l'Oklahoma, j'avais lu l'œuvre de Joseph Mitchell, un Autochtone américain qui avait bâti une maison dans cette région avant de se retirer du monde durant neuf années consécutives. J'avais également lu les romans très impressionnants des écrivains autochtones américains Linda Hogan et Louis Owen. » p. 221

• John Clellon Holmes
« Plus tard, lorsque j'ai parlé de toutes ces années avec Gary Snyder, John Clellon Holmes et Allen Ginsberg séparément, tous étaient perplexes face au lent suicide de Kerouac par l'alcool. » p. 94

• Karen Horney
« Quand je me sentais mentalement vulnérable, je lisais Karen Horney, Adler ou encore plus souvent Jung, alors que Herbert [Weisinger] était plus freudien que moi. » p. 314

• Fanny Howe
« La poésie prospérait dans toute la région de Boston à cette époque et j'imagine que c'est toujours le cas. Je me rappelle le pittoresque et très brillant Garett Lansing, l'orphelin John Wieners, James Tate, Fanny Howe, Michael Palmer, Clark Coolidge et beaucoup d'autres. » p. 301

• William Dean Howells
« […] des coups de téléphone en pleine nuit où l'on affirme sans ambages que Henry James se masturbait très certainement pour écrire Un portrait de femme, ou qu'Edmund Wilson n'est certainement pas aussi brillant qu'il le croit, ou encore que lue avec attention la prose de William Dean Howells est fascinante. » p. 258

• Richard Hugo
« Nous avons [Gerber et moi] publié [dans la revue littéraire Sumac] un certain nombre de poètes, y compris Robert Duncan, Charles Simic, Hayden Carruth, Gary Snyder, Galway Kinnell, Richard Hugo, Diane Wakoski et James Welch, mais ce labeur a fini par avoir raison de nous (…) » p. 341

• Aldous Huxley
« […] l'éthique unique et passablement fasciste de notre jeune bourgeoisie prospère et en plein essor […] une version de l'existence beaucoup plus proche des prophéties de Huxley que de celles de George Orwell. » p. 84
« J'ai suivi Aldous Huxley dans la rue pendant une demi-heure mais à distance respectueuse. » p. 97
« Le monde d'Aldous Huxley ou celui dépeint par George Orwell dans 1984, est beaucoup plus proche de nous qu'on ne le croit ; en fait les vrilles spécifiques de ces mondes enveloppent entièrement nos existences. Tant Orwell que Huxley découvriraient avec amusement le "safe sex" représenté sur les sites pornos des ordinateurs, sans parler de la prédominance du comportement politiquement correct. » p. 150
« Rusty [un chien d'écrivain], je pensais tout à l'heure à ce personnage d'Aldous Huxley dont l'âme est semblable à "une membrane ténue". Rusty, [reviens], je t'en supplie » p. 357

La route du retour :

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